L’École des métiers commerciaux de Montréal ouvre ses portes en septembre 1946 dans le bâtiment fraîchement rénové du 1265, rue Saint-Denis à l’angle de la rue Sainte-Catherine auparavant occupé par l’Université de Montréal. Elle est créée par le ministère du Bien-être social et de la Jeunesse afin de répondre aux demandes pressantes des civils et des militaires démobilisés après la guerre, mais aussi afin d’ouvrir la voie à la jeunesse ouvrière aux postes de commande de l’industrie alors florissante. L’École centrale des Arts et Métiers, appellation de l’époque, est officiellement inaugurée en mars 1947 par diverses personnalités politiques dont le premier ministre Maurice Duplessis, le ministre Paul Sauvé et le premier directeur de l’établissement Benoît Laberge.
L’École offre des programmes tels que la coiffure, la cuisine professionnelle, la boulangerie, l’hôtellerie ou la chapellerie.
Dès le début de ses activités, elle reçoit plus d’un millier d’étudiants de 16 à 20 ans sous la direction de 50 professeurs. Aussi nommée « université ouvrière », l’École se veut adaptée aux besoins du marché.
En 1952, les programmes sont remaniés et l’École est agrandie pour accueillir plus d’élèves. Le directeur de l’époque est Paul-Émile Lévesque.
Trois programmes en couture y sont offerts : coupe et confection du vêtement masculin, coupe et couture pour dame (comprenant la haute couture) et confection en série. En 1947, le programme de coupe et couture pour dame compte 186 étudiants de jour, surtout dans le volet haute couture. Les cours du soir accueillent 659 étudiants, la plupart suivant le cours de confection en série. En 1947, Gérard Le Testut dirige le programme de coupe et confection pour dame et Napoléon Dubeau celui de coupe et confection du vêtement masculin.
Selon le programme de l’année 1959, les étudiants en couture, excepté ceux de la confection en série, doivent suivre une formation complète de deux ans comprenant des cours allant du croquis de mode à la technologie de la confection et des textiles, en passant par l’initiation aux affaires, la géométrie, la morphologie, l’arithmétique, le français et la sociologie.
Outre l’étude de la coupe, la formation en couture comprend l’exécution d’environ 500 modèles de base. Au cours des années 1950, l’établissement devient l’École des métiers commerciaux de Montréal.
En 1968, l’École passe sous l’autorité de la Commission scolaire de Montréal et on entreprend de la déménager dans les locaux de l’École des métiers féminins, sur la rue Berri à l’angle du boulevard René-Lévesque, pour céder la place au nouvel Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Alors que la relocalisation n’est pas encore complétée, le bâtiment de la rue Saint-Denis est détruit en 1969 par un incendie et plusieurs témoignages historiques sont ainsi perdus.
Jusqu’à l’avènement des programmes de niveau collégial dans les années 1970, l’École des métiers commerciaux aura été une référence pour la formation en haute couture au Québec.
De nombreux créateurs de mode québécois l’ont fréquentée, notamment Leo Chevalier, Mario di Nardo, Marielle Fleury, François Guenet, John Albert Kelly, Jean-Claude Poitras, Michel Robichaud et Michel Vaudrin.
Sources
Dubeau, Napoléon et Eugène Savard, Confection du vêtement masculin, Montréal, Office des cours par correspondance, 1954. (Tome 1et 2).
Le Testut, Gérard, Esquisse d’un cours sur le vêtement féminin, Montréal, Service des cours par correspondance, 1945, 107 p.
Date de publication
01/10/2004
Rédaction
Dicomode