Marie-Antoinette Rouillard
Née à Montréal, 1921 / Décédée à Montréal, 2003
Années 1940 - 1988
Autodidacte, Marie-Antoinette Rouillard s’adonne très jeune à la couture sur mesure. En plus d’une maîtrise technique exceptionnelle, elle a ce qu’il faut de force de caractère pour imposer ses vues originales. Lorsque ses clientes lui demandent des reproductions de modèles européens, elle trouve toujours le moyen de modifier le patron, de le rendre plus conforme à sa propre vision.
Au cours des années 1940, elle travaille quelque temps auprès de la célèbre Marie-Paule, qui met à profit la capacité de la jeune couturière à concrétiser les idées les plus audacieuses. Ayant mis sur pied son propre salon, la couturière, qui signe ses créations Marie Antoinette, est admise au sein de l’Association des couturiers canadiens dans les années 1950. Elle participera dès lors aux défilés collectifs de l’association jusqu’à la fermeture de son salon en 1966. Comme les autres membres de l’association, elle relève le défi de créer des modèles de type haute couture en utilisant les tissus des manufacturiers canadiens. Acceptant cette contrainte, la créatrice parvient en maintes occasions à la tourner à son avantage. Les manufacturiers ne limitant pas les quantités de tissus mis à la disposition des couturiers membres de l’association, elle crée en 1955 une robe de bal dont le saisissant effet de crinoline nécessite plusieurs mètres de tissu.
Elle affectionne les tenues osées qui mettent en valeur le corps féminin, toujours avec un irréprochable sens du chic.
En 1960, elle utilise une étoffe qui sert habituellement à faire les « descentes de bain » pour réaliser une robe dont l’humour provocant ferait encore sensation aujourd’hui. Après la fermeture de son salon, elle continue de pratiquer la couture sur mesure, exécutant le plus souvent les commandes au domicile de ses clientes. Pendant quelque temps, elle mettra à nouveau son adresse et sa créativité au service de Marie-Paule.
À la fermeture du salon de Marie-Paule, en 1973, Marie-Antoinette se joint à l’atelier de costume du Théâtre du Rideau Vert, où elle travaille avec la coupeuse Erika Hoffer pour le maître costumier François Barbeau. En 1977, elle est recrutée par le Collège Marie-Victorin, où elle prodiguera son enseignement dans le cadre du programme de formation en design de mode pendant 11 années. Elle prend sa retraite en 1988, au terme d’une carrière où furent adroitement dosées la rigueur et la fantaisie.
Date de publication
01/10/2004
Rédaction
Dicomode