Theo Wouters est un chapelier, créateur de mode et artiste de Montréal qui possédait un atelier de confection sur mesure et une boutique sur l’avenue Selkirk. Se tenant loin des tendances, Wouters travaillait davantage comme un artiste qu’un designer de mode typique.
Ses chapeaux et ses ensembles fabriqués à la main étaient reconnus pour leur caractère innovant, expérimental et créatif.
Wouters fréquente une école d’art aux Pays-Bas, étudiant brièvement l’art commercial avant de se tourner vers la création de mode. Après ses études, il fait son apprentissage à Amsterdam auprès d’un chapelier formé à Paris, apprend le métier de tailleur et dirige l’Hôtel Wilhelmina à Maastricht avec un ami. Wouters ouvre son premier salon de chapeaux et de vêtements couture dans cet hôtel, signant ses créations du nom de Jean Jacques.
Un amoureux des chapeaux de fourrure, Wouters décide au début de l’année 1969 de venir au Canada, où il travaille brièvement comme designer à la fois pour Mr. Flemming, un chapelier danois établi à Montréal, et pour la Bata Shoe Company située à Batawa, en Ontario. Après un bref retour aux Pays-Bas, Wouters revient à Montréal où il s’établit en permanence à la fin de 1969. Dans son appartement de la rue Mackay, il commence à créer des accessoires et des bijoux inspirés de la mode hippie pour plusieurs magasins locaux, de même que des chapeaux sur mesure pour une clientèle grandissante.
Irene Wilson, propriétaire de la boutique Town and Country Clothes sur la rue Crescent, accorde à Wouters un espace d’atelier au-dessus du magasin où qu’il crée des chapeaux sur mesure pour sa clientèle, ce qui entraîne une expansion rapide de ses affaires. Il devient également un partenaire de Hannah Hats pendant environ deux ans, avant de se décider à ouvrir son propre atelier-boutique. Après avoir occupé brièvement un espace sur la rue Sherbrooke Ouest, Wouters déménage son entreprise sur l’avenue Selkirk en 1974, où il restera jusqu’à la fin de sa carrière.
Wouters n’a jamais fait de publicité. Son entreprise a grandi grâce au bouche à oreille. Il a développé des relations professionnelles et des amitiés de longue date avec plusieurs Montréalaises en vue qui étaient de fidèles clientes, notamment Ann Birks et Eva Steinlauf.
Wouters fabriquait sur mesure des vêtements et des chapeaux pour sa clientèle, s’occupant lui-même de la conception, de la coupe et de l’essayage.
À son apogée, l’atelier employait cinq couturières.
En plus de travailler de son atelier-boutique, Wouters fabriquait des chapeaux pour les défilés de mode et la clientèle de John Warden, Serge et Réal, Les Créateurs, Lily Simon, Ogilvy, Creed, les Fourrures Grosvenor et Holt Renfrew. Il fournissait aussi des vêtements et des chapeaux à plusieurs maisons de production cinématographique et télévisuelle, et durant les années 1970, on pouvait trouver ses chapeaux pour homme à la boutique de Jacques de Montjoye sur la rue Crescent. Il a travaillé à la pige pour les fabricants de chapeaux montréalais Chapellerie Kates, Acme Hats et Canadian Hat, travaillant sur des prototypes destinés à la production. En 1999, Wouters a présenté une exposition de ses peintures de chapeaux au magasin Holt Renfew de Montréal sur la rue Sherbrooke.
Sources
Interview avec Theo Wouters, Pointe-Claire, Québec, 1er août 2021.
Dykstra, Monique. « He’s just bats for hats », The Montreal Gazette, 29 avril 1999, A4.
Kelly, Susan. « Hats Off! », The Montreal Gazette, 12 mars 1996, p. 84.
Monahan, Iona. « Off to the Ball », The Montreal Gazette, 10 octobre 2000, F1.
Phillips, Sandra. « Looking for a hat for spring? Here’s where you will find it », The Montreal Gazette, 4 avril 1993, C3.
Date de publication
24/02/2023