Créations Sirbain Canada Ltée - EncycloModeQC - Musée McCord Stewart

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Créations Sirbain Canada Ltée

Marque

1948 - 1994

Créations Sirbain Canada Ltée était une marque montréalaise de manteaux, de chapeaux et d’accessoires en fourrure synthétique de grande qualité. Jeanne Sirbain, une Française qui avait travaillé pour Chanel à Paris et représenté la marque à Cuba dans les années 1940, s’établit à Montréal peu après la Deuxième Guerre mondiale et fonde la compagnie en 1948.

Militante anti-fourrure, elle développe des tissus en nylon de grande qualité imitant l’astrakan en gris, noir et brun.

À la fin des années 1950, l’atelier Sirbain sur l’avenue du Parc emploie 40 personnes et vend chaque année jusqu’à 4 000 manteaux dans ses magasins disséminés partout au Québec. Avec le temps, Sirbain élargira sa gamme de fourrures artificielles pour inclure le vison, le phoque, le renard arctique, le loup et le guépard, entre autres.

En 1972, Jeanne Sirbain vend la compagnie à Jacques Martineau et prend sa retraite à Biarritz, en France. Martineau, un fervent défenseur des droits des animaux, achète la compagnie, car il est convaincu que les produits Sirbain représentent un moyen efficace de combattre l’industrie de la fourrure. Misant sur le mouvement contre la cruauté envers les animaux qui prend de l’ampleur à l’époque, Sirbain adopte dès 1982 le slogan déposé « une fourrure qui ne fait de mal à personne ». La compagnie vante aussi ses vêtements d’extérieur comme une solution de rechange abordable à la fourrure véritable : les manteaux Sirbain se vendent entre 400 $ et 800 $.

Dans les années 1980, Sirbain figure parmi les plus grands fabricants de fourrure synthétique au Canada.

Sous la direction de Martineau, l’entreprise crée Sirbain Style, une sous-marque de fourrures de fantaisie avant-gardistes destinée à une clientèle plus jeune. Martineau ouvre aussi plusieurs boutiques Sirbain en Ontario, et en 1983, il lance le premier magasin américain de la marque au Rockefeller Center à New York.

En 1987, l’avocat Jean-Yves Gagné achète la compagnie qui éprouve alors des difficultés financières. Ayant trouvé en Europe des fourrures en acrylique et en modacrylique tissés haut de gamme plus élégantes et de meilleure qualité que les produits canadiens, Gagné recentre Sirbain sur les importations. L’entreprise cesse ses activités vers 1994.

Sources

Saumart, Ingrid. « Des collections “Sirbain Style” », La Presse, 22 novembre 1983, C7.

Monahan, Iona. « Fun thing, this faking », The Montreal Gazette, 14 novembre 1989, C2.

Monahan, Iona. « Fun Fakes », The Montreal Gazette, 16 octobre 1984, p. 33.

Won, Shirley. « Fakes don’t get respect from fur industry », The Montreal Gazette,  28 avril 1990, G2.

Leger, Kathryn. « Simulated fur, real bucks », Times Colonist, 30 décembre 1982, p. 25.

Stewart, Christine. « Synthetic Coat Like Lamb Withstands Wear, Holds Curl », The Windsor Daily Star, 20 décembre 1957, p. 35.

Date de publication

21/02/2023

© Musée McCord Stewart 2025